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La trombiculose (aoûtats)

Biologie et cycle de Neotrombicula automnalis

L'appellation d'aoûtat s'explique par le fait que les infestations sont particulièrement fréquentes pendant ce mois estival. En réalité, elles sont possibles pendant toutes la période où les températures sont suffisamment élevées pour permettre à cet acarien de se développer et se reproduire : selon les régions, des infestations peuvent survenir dès le printemps et jusqu'en automne (période de mars à octobre, voire plus pour des années exceptionnellement chaudes). Tant que les conditions climatiques sont favorables, plusieurs générations de Trombicula se succèdent et le risque d’infestation va croître avec un pic en août-septembre.

L'aoûtat est un parasite temporaire, ce qui signifie qu'il ne passe qu'une période de sa vie sur un hôte. En l'occurrence, c'est les larves qui doivent obligatoirement trouver un hôte à parasiter pour se nourrir et poursuivre leur développement.

 Aoûtats (larves de Neotrombicula automnalis), acariens responsables d'une dermatose parasitaire saisonnière chez le chat

Larve de Neotrombicula automnalis,  vue au microscope, après un prélèvement par raclage cutané.  La larve est le stade parasite de ces acariens. Elle se distingue de l'adulte par le nombre de paires de pattes (Photographie Dr Emmanuel Bensignor - www.dermatoveto.com).

Les nymphes et les adultes vivent dans le milieu extérieur, dans l'herbe des jardins ou de prairies, des taillis, des haies, ... Rouge-orangés, les adultes ont 4 paires de pattes qui s'attachent sur un corps globuleux et velu et mesure près d'1 mm (0,6 à 1 mm). Ils se nourrissent d’autres acariens. Après l'accouplement les femelles pondent des oeufs d'où éclosent rapidement des larves.Les larves orange n'ont que 3 paires de pattes et mesurent initialement de 0,2 à 0,5 mm. Elles se fixent sur la végétation et attendent le passage d’un hôte. Elles sont peu exigeantes sur le choix de ce dernier qui peut être un mammifère (chat, chien, rongeurs, et également l'homme) ou un oiseau. Si l'hôte tarde à se présenter, les larves peuvent survivre plusieurs mois à jeun.
Arrivées sur leur hôte, elles insèrent leurs pièces buccales dans sa peau, injecte de la salive et absorbent le mélange de sang, de lymphe et de tissus préalablement digérés. Le repas dure généralement de 24 heures à 1 semaine ; lorsqu'elles sont gorgées, elles peuvent atteindre la taille de 1 mm. Elles sont alors visibles à l'œil nu et apparaissent comme des petits points orange.

A l'issu de ce repas, la larve quitte son hôte puis se transforme en nymphe qui devient ensuite un adulte. Un nouveau cycle débute alors si les conditions climatiques sont favorables. Dans le cas contraire, vers la fin de l'automne, les adultes entrent en diapause (léthargie) pour reprendre leur activité au printemps suivant.
Signes cliniques

Les aoûtats se fixent principalement sur les zones cutanées où la peau est fine ; chez le chat, ces régions sont notamment les espaces interdigités, les paupières, la région située entre la base de l'oreille et l'œil, le dédoublement de l'oreillon,... Les parasites s'y fixent généralement en groupe pouvant compter plusieurs dizaines d'individus.


Aoûtats à la base de l'oreille chez un chat

La base de la face externe des oreilles est un des sites de fixation préférentielle des aoûtats (larves de Neotrombicula automnalis) (Crédit de la photographie : Nicolas Fauchier).

Les premiers signes cliniques associés aux aoûtats sont la conséquence de l'irritation provoquée par les piqûres. Il est en outre suspecté que, comme pour les puces, leur salive aurait des effets allergisants chez certains animaux : les signes cliniques peuvent alors perdurer après que le parasite a quitté l'hôte ou a été éliminé depuis longtemps.

Le premier symptôme est un prurit localisé (démangeaisons), généralement marqué et d'apparition soudaine, accompagné de papules (boutons) qui se forment aux points de fixation. L'intensité du prurit a tendance a être corrélée à l'importance de l'infestation.
Les troubles provoqués directement par l'infestation sont rarement graves, mais pour soulager ces démangeaisons, le chat va lécher ou mordiller les zones accessibles ou se gratter, ce qui peut provoquer l'apparition de lésions traumatiques secondaires plus ou moins graves, et qui sont en outre susceptibles de s'infecter : érythème cutanée (rougeur), excoriations, puis croûtes. les infestations régulières qui peut avoir lieu pendant toute la période à risque, favorisent l'entretien et l'aggravation de ces lésions secondaires.

Contrairement aux tiques, les aoûtats ne sont pas des vecteurs de micro-organismes pathogènes. 

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